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Le Cirque



Patience, maître de cirque et les origines de la troupe

Patience est née d'une larme et d'un soupir, dans un monde gris et sans chaleur. Autour d'elle, tout allait toujours trop vite, le temps, comme les gens, étaient trop ridiges. Alors qu'elle rêvait de peindre, de danser, de faire rayonner la magie de son coeur autour d'elle, on lui a mis un crayon de plomb à la main, on l'a assise sur un banc froid dans une classe où tout le monde se ressemble et on lui a demandé de mémoriser des chiffres et des lettres qui, pour elle, ne voulaient rien dire.

Les jours passaient et se ressemblaient, mais elle n'arrivait toujours pas à éteindre cette flamme qui brûlait en elle. Et on le lui faisait remarquer. On la disait trop étincelante, étourdissante. Patience décida donc de se coudre un costume gris, à l'image des gens qui l'entouraient, et de le revêtir chaque jour de sa vie, afin de camoufler ce feu en elle qui jaillissait sans cesse.

Les années passèrent et elle finit presque par croire qu'elle était comme tout le monde. Presque.

Mais un jour vint où son costume devint trop petit. Lentement, il se fissura, se déchira et il finit par tomber en lambeau. De Patience jaillissait mille lumières et aucun tissus sur terre ne pouvait la couvrir suffisamment pour camoufler toute cette magie.

Patience décida donc de quitter sa vie et ses proches, à la recherche d'un endroit où elle pourrait briller sans retenue et enfin sentir le vent de la vie sur son coeur, être libre, libérée de ce cadre si lourd et imposé.

Et ce lieu magique, elle le bâtit. Brique par brique, à la sueur de son front, sans jamais que le feu en elle ne cesse. Et aux fils des années, des gens étranges et extraordinaires comme elle croisèrent son chemin, à la recherche eux aussi d'un endroit pour seulement être. Et ensemble, ils devinrent une troupe magique qui parcourait le monde entier tout en parsemant le montone d'une poussière d'étoile arc-en-ciel.

Toute une vie, c'est le temps que ça aura pris à Patience pour trouver des gens qui lui ressemblent, pour créer cette famille éclatante qu'elle n'avait jamais eue. Heureusement, dans la troupe, le temps n'existe pas, il lui reste donc l'éternité pour être entourée des siens et sentir enfin qu'elle est à sa place, ici et maintenant.



Bella Ballerine


Bella est née avec tatouée sur son coeur l'amour pour la danse. Déjà toute petite, elle se voyait sur les plus grandes et prestigieuses scènes du monde, acclamée par la foule pour son talent, sa passion et sa discipline, applaudie pour ce qu'elle est.

Mais la réalité devint toute autre. Dans la troupe de danse qui lui avait fait une minuscule place, parmi les danseuses toutes très similaires, on ne remarquait que sa différence.

On la disait toujours trop grande, pas assez délicate, trop moche, bête et maladroite. Selon les autres danseuses et ses enseignantes, ses jambes étaient trop longues, son corps trop petit, ses bras jamais placés au bon endroit, disgracieuse. Ses cheveux ne tombaient pas bien, son costume ne lui allait pas. À force de ne pointer que ses imperfections, sont talent ne se voyait pas.

Mais Bella, en plus d'être une danseuse merveilleuse, avait un autre don, celui de la confiance en soi.

Jour après jour, bien qu'on la rabaissait sans cesse, les insultes et les remarques sans bienveillance se frappaient à l'armure de son coeur qui ne les laissait pas entrer. Ce qu'elle voulait, ce n'était que danser. Peu importe son corps, peu importe les attentes extérieures, elle ne voulait que danser.

Un soir, après la répétition de ce qui aurait été, selon plusieurs, sa chance de grimper sur les planches malgré tout, elle attrapa son petit baluchon ne contenant que ses rêves et espoirs et prit la route vers nulle part. Sans attente, sans idée précise, elle laissa son coeur la guider et c'est alors qu'elle croisa le cirque qui lui tendit la main et lui offrit son propre spectacle.

Bella avait décidé de ne pas chercher à plaire et de faire ce qu'elle aime le plus au monde, danser. Le voile du jugement des autres, elle l'a laissé glisser, avec grâce et bienveillance, et tel un oiseau, il s'est envolé avec légèreté



Profondine et les Ondines


Il fût une époque où les êtres de l'eau, tels que les ondines, les sirènes et les selkies, furent chassés des eaux par l'homme et durent se réfugier sur terre afin de disparaître dans la foule et ainsi préserver leurs espèces. Ils apprirent à devenir humain, à camoufler leur véritable nature, dans l'espoir de pouvoir vivre en tout quiétude.

Profondine est donc née sur Terre, de parents marins, mais ça, elle n'en savait rien. Ses parents ayant été soupçonnés d'être de la mer et voulant brouiller les pistes afin de protéger leur petite fille, durent l'abandonner à l'orphelinat, dans l'espoir qu'on n'apprendrait jamais sa véritable nature.

Les dames de l'orphelinat la prirent sous leur aile, mais malgré la plus grande bienveillance et tout l'amour dont elles faisaient preuve face à la fillette, rien ne pouvait la consoler. Profondine pleurait du matin au soir et du soir au matin. Elle pleurait tant et tant qu'elle avait inondé tout l'immeuble et on dû lui trouver une nouvelle demeure.

Durant toute son enfance, Profondine passa de foyer en foyer, tous espérant l'appaiser, mais rien n'y faisait. Elle pleurait tant et tant qu'elle avait inondé chacune des maisons où elle avait logé, en plus du marché et de l'école de quartier.

Ses pleurs se déversaient partout sur son chemin et bientôt, on ne su plus quoi en faire. Jusqu'à ce qu'une gentille vieille dame décide de lui ouvrir son coeur et de ne pas l'abandonner.

Cette dame vivait sur le bord d'un lac et ce fût le premier contact que Profondine eut avec l'eau. Les seuls moments où la jeune fille ne pleurait pas, c'était lorsqu'elle allait nager. Elle pouvait y passer des heures, mais à la fin de la journée venait toujours l'heure de rentrer. Et ses pleurs de continuer.

Un jour, la vieille dame, voyant Profondine si malheureuse sur terre, elle qui l'aimait comme sa propre fille et voulant la voir s'épanouir, eut l'idée de lui construire une maisonnette sous-marine. Profondine pouvait maintenant rester sous l'eau des jours durant, mais n'oubliant jamais de visiter quotidiennement la vieille dame devenue maintenant une grande amie.

Les années passèrent, Profondine devint grande et dû un jour faire face au fait que sa grande amie allait bientôt quitter cette vie sur terre. Et cette dernière avait un souhait qu'elle demanda à Profondine d'exaucer : 《j'ai entendu parler d'un endroit magique où tout le monde trouve sa place. Un cirque magnifique qui a pour mission de répandre l'espoir dans le monde tout entier. Trouve cet endroit et rassembles-y des êtres de l'eau qui, comme toi, se sont égarés et ne savent plus se retrouver. Vous y serez éternellement en sécurité 》.

Et c'est alors que la vieille dame eut poussé son dernier souffle que Profondine pris une route inconnue qui la mena d'intuition au Cirque, où Patience et les autres l'accueillir, et lui construirent un bassin afin qu'elle s'y sente comme chez elle. Avec d'autres êtres comme elle, elle créa un spectacle aquatique où elle racontait son histoire toute en image, en mouvement et surtout en éclaboussement.




Lionne, Coeur de feu


Lionne vient d'un monde où les femmes doivent être douces, posées, réfléchies, suivre la ligne et dire merci. Un monde où elles doivent plaire, ne pas trop questionner, toujours acquiescer.

Et pendant longtemps, c'est ce qu'elle a essayé de faire. À vrai dire, elle réussissait même très bien. Elle était appréciée de tous, on l'admirait pour son calme impassible, sa patience et sa capacité à toujours dire oui, même dans les situations les plus inconfortables.

Mais ce dont on ne se doutait pas, c'était de cette immense boule de feu qui vivait dans son ventre depuis trop longtemps.

Lionne n'avait jamais osé parler de cette rage qui l'habitait. Elle a bien tenté de l'étouffer, de la cacher, de s'en débarrasser, mais cette rage lui collait aux souliers comme un vieux chewing-gum usé.

Et plus les années passaient, plus cette boule de feu grossissait et plus Lionne prenait conscience que ce monde dans lequel elle vivait n'était que poussière aux yeux.

La vie devenait très injuste (où l'avait-elle toujours été ?), personne ne pouvait s'exprimer librement, s'épanouir, rêver, oser. On se tenait en rang et on obéissait. Et elle en eut plus qu'assez.

Lionne commença à défendre ses idées, à vouloir briller, à sortir de ce moule inconfortable. Mais sa boule de feu, elle n'avait jamais appris à la maîtriser, il lui arrivait donc de brûler des gens au passage. C'est pour cette raison qu'elle décida de quitter tout ce qu'elle avait toujours connu pour suivre sa quête intérieure, trouver l'équilibre en elle, se donner le droit d'être, de se défendre, d'oser, sans blesser.

Sur sa route en toute solitude, elle comprit que ce n'était pas la rage qui l'habitait, mais une passion brûlante et débordante, un besoin d'être vue et entendue comme elle est. D'être reconnue pour ce qu'elle fait.

Et comme par magie, au bon endroit, au bon moment, le Cirque lui apparut.

Lionne est maintenant la vedette de son spectacle, de par sa personnalité flamboyante et sa passion, et elle invite les spectateurs à donner un but, une mission à ce feu brûlant qui les habite. Le monde a besoin de leaders, de gens qui sont prêts à ouvrir de nouveaux sentiers, à créer le changement et à en parler ouvertement. Lionne est un symbole de fierté et de liberté.




Ada et Dana, miroir d'émotions


Il était une fois un royaume lointain où régnait l'ordre, le calme et la discipline. Un endroit où les jours se suivaient et se ressemblaient, où chacun marchait en rang, ne dérogeant jamais à sa routine. Un univers froid et méthodique où la chaleur humaine était étouffée quotidiennement.

Mais un jour vint la naissance de deux curieux personnages, les jumelles Ada et Dana. Personne ne se doutait alors qu'elles viendraient chambouler l'équilibre monotone du royaume.

Ada, petit rayon de soleil toujours souriante, avait un rire anormalement fou et bruyant, qui résonnait dans les rues du royaume à toutes heures de la journée. Elle s'émerveillait de tout, s'excitait d'un rien et s'exprimait intensément, avec toute cette bonne humeur qui l'habitait.

Si ce n'était que de ça, peut-être les villageois auraient-ils fini par s'y faire, malgré la tornade colorée qui chamboulait leur quotidien. Mais sa soeur Dana, elle, était tout le contraire.

Elle était toujours triste ou en colère, ses pleurs et ses cris à fendre les coeurs se mêlaient aux rires et aux exclamations de sa jumelle, ce qui créaient un tourbillon d'émotions beaucoup trop difficiles à gérer pour les gens si rigides de l'endroit.

Il fut donc décidé, après des jours, des semaines et des mois de tempête d'émotions, d'abandonner les jumelles en pleine forêt, assez loin pour qu'on ne les entende plus.

Cruel, me direz-vous, mais les habitants du royaume étaient déconnectés de toute émotion, toute sensation émanant du coeur.

Heureusement, le Cirque répondant toujours à l'appel des âmes errantes, vint trouver et cueillir les jumelles dès leur première nuit en forêt.

Elles y furent donc élevées, aimées et acceptées telles qu'elles étaient. Et avec tout l'amour et la bienveillance qu'elles reçurent, leur tempête intérieure se transforma en don magique.

De par le lien unique qui les relie, elles arrivent maintenant à refléter leurs émotions l'une à l'autre. Et lorsqu'elles se tiennent la main, elles créent le parfait équilibre entre l'ombre et la lumière, entre la joie et la tristesse, entre la beauté et la laideur. Elles ont créé un tout grandiose et touchant.

À travers leur spectacle, elles invitent les spectateurs dans une myriade d'émotions, de la plus subtile à la plus imposante, à ressentir l'infini grandeur intérieur de l'humain, sa capacité à naviguer à travers les courants inverses, les contradictions et la complexité relationnelle et émotionnelle.

Elles forment à elles deux un puissant guide spirituel, canalisateur d'émotions. Et elles vous invitent dès à présent à vivre pleinement l'expérience humaine, avec bienveillance, en faisant un pont entre l'ombre et la lumière



Mystérieuse Madame P.

Madame P. avait appris, dès son plus jeune âge, à se fondre dans la masse. Dû à sa timidité, à son manque de confiance, mais aussi parce qu’on lui répétait sans cesse de ne pas prendre trop de place, ni faire trop de bruit, de rester à sa place, elle avait appris à se faire toute petite et caméléon. Elle a grandi sans identité propre à elle, changeant continuellement d’image, de couleur, selon les gens qui l’entouraient. Elle s’adaptait à tous.

Rendue à l’âge adulte, même sa propre famille ne savait plus qui elle était. Madame P. était devenue comme une légende, invisible, intangible. On ne savait pas d’où elle arrivait, ni où elle s’en allait. Elle maîtrisait l’art du déguisement comme personne.

Un jour, alors qu’elle errait sans but au milieu d’une dense forêt, tout en prenant la forme et la couleur des arbres qui l’entouraient, elle arriva face à un gigantesque miroir. Étrangement, elle n’y voyait pas son reflet, ou plutôt, elle ne savait pas quel était son reflet parmi les arbres, les plantes, les fleurs, le paysage tout entier.

Elle voulut le contourner par la gauche, mais celui s’y semblait s’étendre jusqu’à l’infini. Elle essaya donc de le contourner par la droite, mais encore là, le miroir s’étendait sur des kilomètres. Elle fût donc obligée de rebrousser chemin, mais en se retournant sur elle-même, elle se cogna le nez au miroir. Celui-ci l’entourait maintenant complètement et elle ne faisait plus la différence entre ce qui était vrai et ce qui était un reflet.

Prise de panique, Madame P. tenta de s’échapper, mais plus elle cherchait une brèche au miroir et plus elle s’étourdissait. C’est alors qu’une voix douce et pleine de bienveillance résonna dans l’infini.

« Tu dois te retrouver toi-même avant de pouvoir retrouver ton chemin »

Madame P. approcha son visage de la glace et tenta de déceler le moindre mouvement de sa part. Elle qui prenait depuis toujours l’apparence de ce qui l’entourait, elle ne savait tout simplement plus qui elle était.

De ses yeux s’échappèrent des larmes qui roulèrent sur sa joue et vinrent illuminer légèrement son visage. Surprise d’apercevoir ses yeux devant elle, dans ce gigantesque miroir, elle fût éblouie par leur beauté. Alors que d’autres larmes coulaient, son visage pris de plus en plus sa forme, puis ses cheveux apparurent, voletant légèrement au gré du vent. Son corps tout entier apparu devant le miroir et pour la première fois de sa vie, elle se sentit habiter son corps. Elle était magnifique, fière, plein de confiance.

Comme par magie, le miroir qui lui avait redonné son identité disparu, laissant place au cirque qui l’entourait. Patience, maître du cirque, vint la rejoindre et l’invita à embarquer dans la troupe afin d’aider d’autres âmes perdues à se retrouver.




Era la Voltigeuse


Depuis toute petite, Era vivait entre 2 mondes, un monde bien réel et un que l'on qualifiait d'imaginaire. Alors que le quotidien était bien ordinaire pour plusieurs, celui d'Era était rempli d'aventures. Son monde imaginaire était si captivant qu'il débordait bien souvent tout autour d'elle.

Elle rêvait de s'envoler, de découvrir des contrées enchantées, de vivre auprès des fées et de faire de la vraie magie.

Mais alors, on lui répétait sans cesse :

《Era, tu sais bien, les humains ne volent pas》 《Era, la magie, ça n'existe pas》

《Era, reviens sur terre, tout ça ne se peut pas》

Et avec le temps, son coeur d'enfant et sa croyance en la magie s'éteignirent peu à peu.

Un soir, étendue sur l'herbe fraîche un peu avant minuit, alors qu'Era contemplait le ciel étoilé, une étoile filante brilla devant ses yeux et Era fit un souhait, celui de voir ses rêves presque éteints reprendre vie et d'un jour toucher le ciel.

C'est alors qu'un anneau doré tomba du ciel. Et lorsqu'elle le prit dans ses mains, elle se sentit grimper au ciel. Sur cet anneau magique, elle se balançait, elle virevoltait, elle touchait vraiment le ciel.

Un peu plus tard, lorsqu'elle rentra chez elle, elle décida de montrer son anneau magique à sa famille :

《Regardez, regardez, cet anneau m'a permis de m'envoler !》

Mais alors qu'elle voulut en faire la démonstration, rien ne se passa. Son anneau n'était après tout qu'un simple bout de métal, peut-être même avait-elle tout imaginé.

C'est avec un coeur lourd qu'elle alla au lit.

Le soir suivant, elle décida de retourner au même endroit que la veille, pour contempler le ciel à nouveau. Et à sa grande surprise, elle vit à encore une fois défiler une étoile. Cette fois-ci, elle fit le voeux de voir la magie véritable devant ses yeux.

C'est alors qu'une musique festive se fit entendre, se rapprochant peu à peu d'elle. Une immense caravane de cirque vint la trouver et de cette caravane s'envolèrent deux magnifiques voltigeuses qui vinrent ensuite se poser près d'elle. L'une d'entre elles lui dit :

《La magie ne se produit que lorsque tu y crois. C'est cette pensée en toi qui lui donne vie. La magie est bien réelle, ne laisse personne t'en faire douter》

Et c'est alors que l'anneau doré d'Era apparut dans ses mains et l'entraîna à nouveau vers le ciel, où elle dansa, virevolta, avec les 2 voltigeuses.

Lorsqu'elle rentra chez elle ce soir-là, une confiance inébranlable l'habitait. Elle était convaincue cette fois-ci qu'elle pourrait démontrer la magie à sa famille. Et c'est ce qu'elle fit.

Devant les yeux éblouis de ses parents et de ses frères et soeurs, Era s'envola sur son anneau magique. Et la vie ne fût plus jamais la même, parce que cette vie était maintenant teintée de magie.

Era rejoint le cirque et ses nouvelles amies afin de révéler au monde entier que la magie que les gens recherchent tant se trouve en leur propre coeur.




Clownelle et le bonheur contagieux


Clownelle est née dans un village en noir et blanc, où le temps défilait trop vite et où chacun avait l’air plus triste que son voisin, car le chagrin était la seule flamme d’émotion qui y régnait. À chaque jour, les adultes se rendaient à toute vitesse à l’usine, le cœur lourd, pour faire un travail qu’ils n’aimaient pas. À chaque jour, les enfants étaient laissés à toute vitesse à l’école, l’humeur maussade, pour apprendre un travail qu’ils finiraient tous par détester.

Les villageois, jour après jour, se livraient à une chorégraphie dynamique, identique, automatique, sans jamais se poser de questions. Et les enfants, en quelques années, qui paraissaient pourtant être quelques heures, devenaient à leur tour des adultes qui courraient et qui s’ennuyaient.

Sauf Clownelle.

Clownelle avait toujours été une petite fille à part, unique, extraordinaire, mais tout le monde était beaucoup trop occupé à s’enliser dans sa propre misère pour le remarquer.

Partout où elle allait, elle réussissait à décrocher des sourires sur le visage d’inconnus, de minuscules petits sourires presque invisibles, mais ils étaient bien là. Et plus elle grandissait, plus son pouvoir d’illuminer le quotidien des gens se déployait. Et les gens qui étaient touchés par sa magie pouvaient à leur tour illuminer le quotidien d’un inconnu, ce qui devint contagieux et fit boule de neige.

Il vint un jour où le ciel autrefois si gris et lourd, devint bleu. Puis l’herbe grise et boueuse devint verte. Il vint un jour où les gens souriaient sans raison, saluaient un passant, prenaient une pause sur le chemin du travail pour inspirer l’air frais ou contempler une fleur. On sifflait, on fredonnait, le paysage se gorgait de couleurs et d’odeurs. On transforma même l'usine en fabrique à bonbons, ce qui allégea le coeur des travailleurs.

Clownelle, voyant son univers complètement changé, se donna pour mission de répandre la bonne humeur dans l’univers tout entier. Elle prit donc une route menant on ne sait où et finit par croiser le chemin du Cirque qui l’acceuillit à bras ouverts. Clownelle parcourait maintenant le monde dans l’unique but de répandre contagieusement sa bonne humeur



Le Spectateur


C'est déjà la fin de cette aventure au Cirque signée Rose de Lune. Et pour cette dernière soirée, le personnage que nous souhaitons mettre de l'avant, c'est le Spectateur.

Parce qu'un spectacle sans spectateur n'est rien. Son rôle est aussi important que celui des artistes, il donne un souffle à leur travail.

Le spectateurs vient de tous les horizons, porte en lui des expériences, des idées, traîne un bagage plus ou moins lourd, rempli de lumière et de noirceur, mais ce qu'il porte surtout en lui, c'est cet émerveillement devant la magie, ce coeur d'enfant qui ne veut pas vieillir, ce besoin d'être transporté en dehors de sa routine le temps d'un spectacle.

Et ce spectateur, c'est toi qui lit ceci.

 
 
 

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1 Comment

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Joblo
Apr 30
Rated 5 out of 5 stars.

Quel beau roman car celui ci contient beaucoup!🤩 J'ai la Lionne coeur💗 de feu qui je me suis enfouie un peu en elle (étant jeune) Et la Belle Clownelle 💗et sa spectatrice à la robe orange.🏵️ Merci merveilleuse histoire 🥰

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